Le bouddhisme et l’hindouisme ont un passé commun, et s’il existe de nombreuses croyances similaires entre les deux religions, il y a tout autant de différences entre les religions bouddhiste et hindoue.
RENAISSANCE, RÉINCARNATION, SAMSARA
Le bouddhisme et l’hindouisme croient tous deux en un cycle de renaissances sans fin, connu sous le nom de samsara. Ils cherchent également tous deux à se libérer de ce cycle de renaissances.
Les hindous croient en une âme éternelle (atman) qui se réincarne de manière plus ou moins intacte de naissance en naissance. Par la pratique spirituelle, les hindous cherchent à se libérer (moksha, également connu sous le nom de libération) afin que l’âme puisse se joindre à la Force divine universelle (Brahman, souvent simplement traduit par Dieu).
Le Bouddha, cependant, enseignait qu’il n’y avait pas d’âme constante, mais un ensemble de sentiments, de perceptions, de sens et d’autres éléments intangibles qui constituaient tous les êtres vivants. Le concept de l’absence d’une âme constante est connu sous le nom d’anatta.
Ainsi, pour les bouddhistes, le but ultime est quelque chose de plus abstrait : mettre fin à la souffrance en échappant au cycle des renaissances, et entrer dans un état de Nirvana. Il est souvent faux de traduire Nirvana par « Paradis » ou « Ciel », car le Nirvana lui-même est un concept abstrait. L’un des sens est « cool », ce qui implique que l’on est loin des feux du désir et de Kilesa (souillure).
LA DÉVOTION À DIEU
L’hindouisme, qui compte des milliers de dieux et de déesses, est en fait pour la plupart une religion monothéiste. Chaque dieu est considéré comme une manifestation de l’unique Dieu suprême.
Dans l’hindouisme, chaque famille sera consacrée à une divinité particulière. La plupart des hindous pratiquent la dévotion (bhakti) à une forme du Seigneur Vishnu ou du Seigneur Shiva. Ils considèrent cela comme une partie essentielle de la pratique religieuse.
Le Bouddha, d’autre part, a enseigné que nous ne devons pas nous préoccuper du culte ou de la dévotion à un Dieu particulier. Le Bouddha n’a pas nié l’existence d’un Dieu suprême : il a simplement dit que nous sommes responsables de notre propre illumination, et non de croire qu’un être suprême pourrait nous aider.
Le Bouddha a bien décrété la pratique des sacrifices d’animaux dans des actes de dévotion aux dieux et déesses qui étaient monnaie courante. Finalement, cette croyance dans le caractère sacré de toute vie s’est étendue à l’hindouisme, et le sacrifice d’animaux est devenu l’exception plutôt que la norme. En fait, l’impact du Bouddha sur l’hindouisme a été si fort que les disciples de Vishnu croient que le Bouddha était l’un des avatars de Vishnu (un être qui aide l’humanité dans les moments de détresse). Les bouddhistes ne partagent pas cette croyance.
KARMA : CAUSE ET EFFET
Le bouddhisme et l’hindouisme croient tous deux au concept de karma, qui affirme que nos actions passées affectent nos états de vie présents et futurs. On peut faire le mal dans cette vie et renaître en tant que ver dans la prochaine vie. De même, les afflictions dans cette vie sont souvent expliquées comme les effets du karma d’une vie antérieure (ou de méfaits commis plus tôt dans cette vie).
DHARMA : LE MODE DE VIE
Le mot Dharma est commun aux religions bouddhiste et hindoue. Les bouddhistes utilisent généralement le mot Dharma pour faire référence aux enseignements collectifs du Bouddha, et le Bouddha a utilisé le mot Dharma pour signifier approximativement « comment l’univers fonctionne ».
Le concept hindou de Dharma peut être considéré comme étant « le rôle d’un individu dans l’univers », ce qui inclut non seulement l’accomplissement d’actes religieux, mais aussi la manière dont les individus agissent en société et la manière dont ils assument leurs responsabilités familiales.
Dans la société hindoue, le dharma d’une personne peut varier en fonction de sa caste et de l’étape de sa vie à laquelle elle se trouve. Un homme âgé d’une caste supérieure peut avoir un dharma différent de celui d’un jeune homme d’une caste inférieure.
Le concept hindou du Dharma était à l’origine également destiné à expliquer le fonctionnement de l’univers, de sorte qu’il n’y avait pas de réelle contradiction entre eux.
Dans l’hindouisme, aucune âme constante n’est mentionnée, du moins à l’origine. Tout ce qui existait était une âme qui devenait une partie de l’énergie lorsqu’elle mourait et formait ensuite l’énergie ; une autre version de cette âme naissait à nouveau, mais les deux âmes ne sont pas les mêmes.
Au lieu de cela, la nouvelle âme ou le nouveau vaisseau a simplement, comme le dit le Bouddha, des sentiments, des perceptions et des sens. Mais on pourrait argumenter qu’ils sont identiques puisque les deux âmes sont créées à partir de l’énergie et qu’elles vont gagner en faisant partie de l’énergie. Comme les Védas étaient censés être scientifiques et non religieux, ils ont dit, des milliers d’années avant la science moderne, que toutes les choses viennent de l’énergie et que lorsqu’elles meurent, elles redeviennent une partie de l’énergie. Par conséquent, l’être suprême n’est pas un véritable être
LA MÉDITATION ET LE YOGA
Le bouddhisme et l’hindouisme croient tous deux fermement au développement de la conscience et de la concentration mentale dans la quête spirituelle. Dans le bouddhisme, la méditation est presque omniprésente, la méditation de la perspicacité (Vipassana) étant la forme de méditation la plus importante. Les moines bouddhistes sont censés passer des heures chaque jour à méditer, tandis que les laïcs sont censés pratiquer régulièrement et sont libres d’assister à des séances de méditation dans les temples locaux. Les écoles de bouddhisme Mahayana mettent également l’accent sur la méditation Metta (compassion).
Dans l’hindouisme, le yoga est plus qu’une série de postures à tenir comme une forme d’exercice. Le yoga (qui signifie littéralement « joug », c’est-à-dire être mis sous le joug de Dieu) se compose de huit pratiques différentes :
- Abstention de péchés tels que le vol, la violence, le sexe, l’avidité, la malhonnêteté
- Respect de soi et tolérance
- Les postures (connues sous le nom d’Asana), qui sont familières à la plupart des Occidentaux
- Contrôle de la respiration
- Retrait des sens
- La concentration mentale et l’apaisement de l’esprit
- Méditation
- Contemplation