Dans cet article je vais vous apprendre les mots des mantras classiques du sanskrit et du gurmukhi que vous rencontrerez probablement encore et encore.
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La lecture de mantras en sanskrit, lâancienne langue de lâInde, peut certainement ĂȘtre intimidante. Gurmukhi, une Ă©criture sacrĂ©e utilisĂ©e dans le Kundalini Yoga, est plus simple que le sanskrit. Vous nâavez pas besoin de mĂ©moriser entiĂšrement un mantra pour obtenir des rĂ©sultats positifs. MĂȘme les mantras dâun seul mot, comme Om, peuvent ĂȘtre assez puissants.
ConsidĂ©rez un mantra comme un instrument mental qui permet dâaffiner votre pratique du yoga. « Lâincorporation des mantras dans la pratique peut aider Ă la rendre sacrĂ©e et Ă la sortir du domaine du physique pour la faire passer Ă un Ă©tat de conscience supĂ©rieur », explique ZoĂ« Slatoff-PontĂ©, auteur de Yogavataranam : La traduction du yoga.
Cultiver une prĂ©sence sonore peut ĂȘtre libĂ©rateur dâune certaine maniĂšre, car on fait lâexpĂ©rience de la nature lumineuse du son. On dit que chaque chakra a une vibration particuliĂšre et que certains mantras peuvent faire rĂ©sonner et harmoniser cette Ă©nergie. « Un mantra est un concept beaucoup plus complexe quâun simple chant », ajoute Risha Lee, conservatrice des expositions au Rubin Museum of Art de New York. « Il unit le son, le corps et lâesprit dans une expĂ©rience profondĂ©ment philosophique â
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Bien que la rĂ©citation dâun mantra avant ou aprĂšs avoir mis les pieds sur le tapis puisse amĂ©liorer votre pratique, il nâest pas nĂ©cessaire dâĂȘtre en mode yoga pour chanter. Les mantras sont un outil de yoga que vous pouvez utiliser pour calmer votre esprit, nâimporte oĂč et nâimporte quand. Vous vous sentez stressĂ©, seul, anxieux, excitĂ© ? Choisissez un mot, une phrase ou une invocation et chantez-la dâune maniĂšre qui vous convient : forte, doucement ou mĂȘme dans votre tĂȘte.
Pour en tirer le plus grand bĂ©nĂ©fice, les mantras courts doivent ĂȘtre chantĂ©s 108 fois (les perles de mala peuvent aider Ă cela) et les mantras longs peuvent ĂȘtre rĂ©pĂ©tĂ©s jusquâĂ trois fois. Dans tous les cas, allouez quelques minutes pour concentrer votre attention sur le son.
« La prononciation des mantras est trÚs importante »
 « IdĂ©alement, on apprend la prononciation correcte auprĂšs dâun professeur, qui peut Ă©galement vous recommander un mantra spĂ©cifiqueâ
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Si vous nâavez pas de professeur pour vous dire ce dont vous avez besoin, vous trouverez sĂ»rement cette liste de 5 mantras essentiels, quelle que soit votre humeur.
Prononciation : A-U-M
Pourquoi le chanter : On dit que Om est le premier son entendu lors de la crĂ©ation de lâunivers. Lorsque chaque syllabe est prononcĂ©e pleinement, vous devez sentir lâĂ©nergie du son qui monte du plancher pelvien jusquâau sommet de votre tĂȘte. On dit que le bourdonnement du Om dĂ©bloque le chakra de la gorge, ce qui peut conduire Ă une communication plus harmonieuse avec les autres.
Prononciation : sarvesham svastir bhavatu | sarvesham shantir bhavatu | sarvesham purnam bhavatu | sarvesham mangalam bhavatu
Traduction : Quâil y ait du bien-ĂȘtre pour tous, Quâil y ait la paix pour tous. Que la plĂ©nitude soit pour tous, Quâil y ait du bonheur pour tous.
Le mantra : Om ĆÄntiáž„ ĆÄntiáž„ ĆÄntiáž„
Prononciation : A-U-M Shanti Shanti Shanti
Traduction : Om paix paix paix
Pourquoi le chanter :Â Parce que nous pourrions tous avoir besoin de plus de paix dans nos vies.
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Prononciation : Om bhur bhuvah svah | tat savitur varenyam | bhargo devasya dhimahi | dhiyo yo nah prachodayat
Traduction : La terre, le ciel, le tout. Lâexcellente puissance divine du Soleil. Puissions-nous contempler le rayonnement de ce dieu, Que cela inspire notre comprĂ©hension.
Pourquoi le chanter : Câest lâun des plus anciens mantras sanskrits. Il parle de lâunitĂ© de toute la crĂ©ation, malgrĂ© ses nombreuses formes. En le chantant, il invoque la lumiĂšre du soleil et nous aide Ă transcender la souffrance.
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Prononciation : Om gam ganapataye namah | vakra-tunda maha-kaya surya-koti-sama-prabha | nirvighnam kuru me deva sarva-karyeshu sarva-da
Traduction : Salutations Ă Ganesha. O Ganesha, dieu au tronc courbĂ©, de grande stature, Dont la brillance est Ă©gale Ă dix millions de soleils. Accordez-moi la libertĂ© de mâaffranchir des obstacles, En toutes choses, Ă tout moment.
Pourquoi le chanter : Ganesha est le dieu de la sagesse et de la rĂ©ussite, celui qui Ă©limine les obstacles. Câest toujours une bonne idĂ©e de commencer une nouvelle entreprise en lâinvoquant.
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Prononciation : yogena chittasya padena vacham malam sharirasya cha vaidyakena | yo âpakarottam pravaram muninam patanjalim pranjalir anato âsmi ||
Traduction : Avec les paumes pliĂ©es ensemble, Je mâincline respectueusement devant Patanjali, le meilleur des sages, Qui dissipe les impuretĂ©s de lâesprit avec le yoga, De la parole par la Grammaire, et du corps par la MĂ©decine.
Pourquoi le chanter : Ce chant invoquant Patanjali, un des ancĂȘtres de la tradition du yoga, est souvent chantĂ© au dĂ©but des cours de yoga Iyengar ou comme introduction au chant du Yoga Sutra. Essayez-le au dĂ©but de votre pratique pour honorer la tradition ancienne et rendre grĂące Ă la lignĂ©e des professeurs. Ce chant nous rappelle Ă©galement que le yoga est destinĂ© Ă purifier lâesprit, tandis que la mĂ©decine ayurvĂ©dique peut guĂ©rir le corps, et que notre parole (et aussi notre respiration) est fondamentale.
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]]>Depuis plus de vingt-cinq siĂšcles, les idĂ©es et les idĂ©aux bouddhistes ont guidĂ© et influencĂ© la vie et les pensĂ©es dâinnombrables ĂȘtres humains dans de nombreuses rĂ©gions du monde.
En tant que bouddhistes, nos propres expĂ©riences ne suffisent pas Ă donner une vĂ©ritable perspective sur la vie. Pour nous rapprocher de lâidĂ©al dâun homme ou dâune femme bien Ă©quilibrĂ©, nous devons acquĂ©rir, au moins dans les grandes lignes, ce que lâon appelle un ancrage culturel dans le Bouddha-Dhamma.
La culture nous rĂ©vĂšle Ă nous-mĂȘmes et aux autres ce que nous sommes. Elle exprime notre nature dans notre façon de vivre et de penser, dans lâart, la religion, les aspirations Ă©thiques et les connaissances. Dâune maniĂšre gĂ©nĂ©rale, elle reprĂ©sente nos fins par opposition Ă nos moyens.
Un homme cultivĂ© a grandi, car la culture vient dâun mot qui signifie « grandir ». Dans le bouddhisme, lâarahant est lâincarnation parfaite de la culture. Il a grandi jusquâau sommet, jusquâĂ la plus haute limite possible, de lâĂ©volution humaine.
Il sâest vidĂ© de tout Ă©goĂŻsme â de toute aviditĂ©, haine et illusion â et incarne une puretĂ© sans faille et un service dĂ©sintĂ©ressĂ© et compatissant. Les choses du monde ne le tentent pas, car il est libĂ©rĂ© de lâesclavage de lâĂ©goĂŻsme et des passions. Il ne fait aucun compromis pour le pouvoir, individuel ou collectif.
Dans ce monde, certains naissent grands, dâautres sont poussĂ©s par la grandeur. Mais dans le Bouddha-Dhamma, on ne devient grand que dans la mesure oĂč lâon a progressĂ© dans la discipline Ă©thique et la culture mentale, et oĂč lâon a ainsi libĂ©rĂ© lâesprit de soi-mĂȘme et de tout ce quâil implique. La vraie grandeur est donc proportionnelle Ă la rĂ©ussite de lâhomme Ă atteindre la perfection qui sommeille dans la nature humaine.
Nous devrions donc penser Ă la culture de cette maniĂšre :
En commençant par lâobservation rĂ©guliĂšre des cinq prĂ©ceptes, positivement et nĂ©gativement, nous rĂ©duisons progressivement notre aviditĂ© et notre haine.
SimultanĂ©ment, nous dĂ©veloppons de bonnes habitudes de gentillesse et de compassion, dâhonnĂȘtetĂ© et de vĂ©ritĂ©, de chastetĂ© et dâattention. Des habitudes saines et constantes sont la base dâune bonne moralitĂ©, sans laquelle aucune culture nâest possible.
Puis, peu Ă peu, nous devenons de grands bouddhistes cultivĂ©s. Une telle personne est Ă juste titre formĂ©e au corps, Ă la parole et Ă lâesprit â un ĂȘtre humain disciplinĂ©, bien Ă©levĂ©, raffinĂ©, humain, capable de vivre en paix et en harmonie avec lui-mĂȘme et avec les autres.
Et câest bien lĂ le Dhamma.
Pour grandir, nous devons Ă©galement ĂȘtre actifs et Ă©nergiques, et avoir une conduite saine et diligente. Il nây a pas de place pour la paresse et la lĂ©thargie dans le bouddhisme.
Nous devons nous efforcer de cultiver tous les aspects du Dhamma en nous-mĂȘmes, Ă tout moment. Si nous nous dĂ©veloppons en tant que bons individus, nous devenons automatiquement des membres cultivĂ©s de notre sociĂ©tĂ©, conscients Ă la fois de nos droits et de nos devoirs.
Le bouddhisme sâadresse uniquement Ă lâindividu qui pense. Il nâa rien Ă voir avec les mouvements de masse, car les « masses » ne sont que des ensembles dâhommes et de femmes individuels. Tout vĂ©ritable dĂ©veloppement social doit donc commencer par la transformation de chaque individu.
De cette façon, les dilemmes Ă©thiques dâun pays en dĂ©veloppement Ă©conomique comme le Sri Lanka, avec un fond de culture bouddhiste, sont rĂ©solus, car un vrai bouddhiste laĂŻc ne visera le progrĂšs personnel dans les affaires du monde que sur la base de la Noble Octuple Sentier.
Le progrĂšs par le biais de lâadhamma â lâinjustice â entraĂźne inĂ©vitablement des catastrophes, des douleurs et des souffrances pour les individus, les communautĂ©s et les nations.
Une telle politique malavisĂ©e implique une incrĂ©dulitĂ© Ă lâĂ©gard du kamma et de ses effets. Rejeter le kamma, câest se dĂ©barrasser de ses racines. Le rejet est le rĂ©sultat dâune aviditĂ© aveugle pour un gain matĂ©riel rapide et des plaisirs sensuels, associĂ©e Ă une illusion sur la vraie nature et le destin de lâhomme et de la vie.
Il signifie Ă©galement lâacceptation de la philosophie de lâopportunisme, selon laquelle il faut « tirer le meilleur parti possible » de cette seule vie fugace sur terre, guidĂ©e en grande partie par ses instincts, soumise aux lois de la sociĂ©tĂ©, que les riches et les puissants contournent souvent en toute impunitĂ©.
Une telle vision Ă courte vue et erronĂ©e conduit finalement Ă des tensions individuelles et sociales, Ă lâagitation et aux conflits, et Ă la propagation de lâindiscipline, de lâanarchie et de la criminalitĂ©.
Le bouddhisme distingue les Ă©motions constructives, comme le metta et le karuna, de celles qui sont destructrices : la colĂšre et la jalousie, par exemple.
Il encourage la culture des premiĂšres pour Ă©liminer les secondes. LâĂȘtre humain peut Ă la fois penser et ressentir.
Lorsque le Bouddha a enseignĂ© le Dhamma, il a parfois fait appel Ă la raison, parfois aux Ă©motions, et parfois Ă lâimagination, en utilisant des moyens dâinstruction tels que les fables, les histoires et la poĂ©sie. La culture bouddhiste se manifeste Ă©galement sous dâautres formes que celle dâun personnage de qualitĂ©, comme dans le domaine de la littĂ©rature â les Jatakas, le Theragatha et le Therigatha, de la philosophie, de lâart, de lâarchitecture et de la sculpture.
Lâart est essentiellement un moyen de communication humaine. Il peut aider Ă lâĂ©ducation des Ă©motions et est lâune des agences civilisatrices de lâhumanitĂ©. LâĆuvre de lâartiste, quâil soit peintre, dramaturge, sculpteur ou Ă©crivain, est digne dâĂȘtre Ă©tudiĂ©e parce quâelle possĂšde une certaine expressivitĂ© qui rĂ©vĂšle et stimule de nouvelles idĂ©es.
Lâartiste voit de nouvelles significations dans les objets et les expĂ©riences qui Ă©chappent habituellement au reste dâentre nous, et il crĂ©e ainsi de nouvelles valeurs et de nouvelles idĂ©es dans la vie.
ConsidĂ©rĂ© Ă juste titre comme lâexpression de la bonne vie, et comme une aide Ă la vivre â et non pas pour le simple plaisir et lâapprĂ©ciation â lâart peut donc nous anoblir.
Par exemple, la tranquillitĂ© et la paix que lâon voit dans la statue de Samadhi du Bouddha Ă©lĂšve lâesprit, stimule la confiance et incite Ă la vĂ©nĂ©ration du Dhamma. Dans tous les pays bouddhistes, les images du Bouddha et de la Bodhisatta sont devenues la forme typique dâexpression artistique.
La culture bouddhiste est pĂ©renne et donc aussi fraĂźche aujourdâhui quâĂ lâĂ©poque du Bouddha il y a 2500 ans. Elle est Ă©galement autosuffisante, cohĂ©rente et autonome. BasĂ©e sur des vĂ©ritĂ©s Ă©ternelles, vĂ©rifiables par lâexpĂ©rience individuelle, elle nâest jamais obsolĂšte et anime le progrĂšs qui semble la tuer. Son contenu ne change pas non plus avec le contexte.
Lâimpact du bouddhisme sur la culture mondiale a Ă©tĂ© vraiment significatif. Il nây a pas dâerreur intellectuelle, car il est basĂ© sur la raison et sur le fondement de lâexpĂ©rience personnelle. Il est exempt de cĂ©citĂ© morale, car son Ă©thique est vraiment noble, guidĂ©e par un fondement rationnel dâune telle Ă©thique, Ă savoir lâĂ©volution personnelle en termes de kamma propre. Elle nâa engendrĂ© aucune perversitĂ© sociale â la haine et lâintolĂ©rance nâĂ©taient pour personne, lâamour bienveillant et la compassion sans limite Ă©taient pour tous.
Les portes de la dĂ©livrance Ă©taient ouvertes Ă tous ceux qui souhaitaient y entrer. Son message palpitant de raison, de bienveillance universelle, de droiture flamboyante, de justice sociale, dâespoir et de dĂ©livrance dans cette mĂȘme existence par ses propres efforts â tout cela a eu une influence fĂ©condante et libĂ©ratrice sur la pensĂ©e et lâaction partout oĂč le bouddhisme sâest rĂ©pandu.
Pour le penseur, le bouddhisme offrait un moyen rationnel, pratique et Ă©quilibrĂ© de se dĂ©livrer de toutes les peines de la vie, et la certitude de la perfectibilitĂ© de lâhomme, ici et maintenant, uniquement par son propre effort. Ă lâhumaniste, il a donnĂ© une vision globale de compassion, inspirant une action dâamĂ©lioration comme condition prĂ©alable Ă la rĂ©alisation des plus hauts accomplissements spirituels.
MĂȘme avoir une idĂ©e gĂ©nĂ©rale de ses rĂ©alisations, dans les multiples façons dont elle sâest exprimĂ©e dans la sociĂ©tĂ©, câest une Ă©ducation Ă lâart de vivre. Le bouddhisme donne une perspective Ă lâensemble de la vie. Rien dans la vie nâest considĂ©rĂ© comme plus important quâil ne lâest rĂ©ellement. Un bouddhiste cultivĂ© peut distinguer le bon du mauvais, le bon du mauvais, le vrai du faux. Il peut peser habilement les preuves, et son bagage culturel bouddhiste fait de son jugement un jugement sage.
Le Bouddha-Dhamma nâest pas une fiction Ă lire et Ă oublier. Il traite de la vie â de la vraie vie, la vie que vous et moi menons chaque jour, dont la valeur et le mĂ©rite sont grandement accrus lorsque le Dhamma est traduit en action et intĂ©grĂ© dans notre caractĂšre par un effort et une pratique constants.
Le but ultime du Bouddha-Dhamma est le Nibbana â lâĂ©mancipation de la souffrance.
Lâobjectif immĂ©diat est de nous aider Ă comprendre et Ă rĂ©soudre les problĂšmes auxquels nous sommes confrontĂ©s dans notre vie quotidienne, pour faire de nous des hommes et des femmes Ă©quilibrĂ©s, heureux et bien Ă©quilibrĂ©s, capables de vivre en harmonie avec notre environnement et nos semblables. LâĂ©quilibre, bien que ce soit un objectif qui mĂ©rite dâĂȘtre poursuivi, nâest pas facile Ă atteindre dans le monde contemporain, avec ses fausses idĂ©ologies et ses valeurs illusoires.
Contrairement aux valeurs relatives, souvent fausses, de notre Ă©poque, lâenseignement du Bouddha est une rĂ©vĂ©lation des valeurs vraies et absolues. Sa vĂ©ritĂ© peut ĂȘtre testĂ©e et Ă©prouvĂ©e par sa propre expĂ©rience. Le bouddhisme enseigne la pensĂ©e claire, la maĂźtrise de soi et la culture mentale comme moyens dâatteindre ces objectifs. Celui qui construit sa vie quotidienne sur cette base solide de connaissances appropriĂ©es et dâidĂ©aux clairvoyants est assurĂ© de progresser et de rĂ©ussir, mĂȘme en tant que laĂŻc.
Le Bouddha-Dhamma est donc un guide de la vie quotidienne, et ses principes fondamentaux ont une grande valeur pratique dans lâart de vivre. Le maĂźtre de maison, bien quâimpliquĂ© dans ses responsabilitĂ©s et ses engagements, ne perdra pas de vue le but ultime, Nibbana. Il doit plutĂŽt considĂ©rer la vie profane comme une prĂ©paration et un terrain dâentraĂźnement pour sa rĂ©alisation.
Le Discours sur les bĂ©nĂ©dictions (Maha-Mangala Sutta) affirme que lâune des vraies bĂ©nĂ©dictions de la vie est dâavoir « un esprit correctement dirigé » (attasammapanidhi). Cela signifie que lâon doit dĂ©couvrir sa place dans le monde, dĂ©cider dâun but appropriĂ© et trouver la bonne façon de lâatteindre.
Une personne heureuse et Ă©quilibrĂ©e est une personne qui a un but valable dans la vie, une ligne de conduite claire Ă suivre et une philosophie de vie simple mais saine comme guide. La « philosophie » est ici un dĂ©sir ardent de comprendre la nature et la destinĂ©e de lâhomme dans lâunivers. Sans une philosophie, la vie est pĂ©rimĂ©e, plate, non rentable et vide de sens. Une philosophie permet de vivre en harmonie avec le monde et ses semblables par un processus dâajustement basĂ© sur la connaissance vĂ©ritable.
Dans le bouddhisme, lâesprit prĂ©domine sur la matiĂšre. Un trait caractĂ©ristique de lâesprit est le but. Pour utiliser au mieux notre vie et notre hĂ©ritage kammique, nous devons choisir un but pratique dans la vie et concevoir un plan pour atteindre ce but.
Nous deviendrons alors ce que nous voulons ĂȘtre.
Plus nous en apprenons sur nous-mĂȘmes grĂące Ă lâauto-observation et Ă lâauto-analyse, meilleures seront nos chances de nous amĂ©liorer. En outre, nous devrions nous demander dans quelle mesure et Ă quel point nous sommes gĂ©nĂ©reux, dâhumeur Ă©gale, naturels, gentils, prĂ©venants, honnĂȘtes, sobres, honnĂȘtes, attentifs et observateurs, travailleurs, Ă©nergiques, prudents, patients, tolĂ©rants et pleins de tact.
Ce sont lĂ quelques-unes des qualitĂ©s dâun bouddhiste bien Ă©quilibrĂ©. Nous devons essayer de nous amĂ©liorer lĂ oĂč câest nĂ©cessaire â un peu de pratique quotidienne suffit. Nous devons ĂȘtre conscients que plus nous accomplissons souvent une action juste, plus elle deviendra facilement une habitude. Par la force de lâhabitude, elle devient finalement une partie de notre caractĂšre.
Le sati ou la simple attention est un aspect important de la pleine conscience. Le sati est la vision objective des choses dĂ©pouillĂ©es de ce quâelles aiment et nâaiment pas, des prĂ©jugĂ©s et des partis pris. Il sâagit de voir les choses et les Ă©vĂ©nements tels quâils sont rĂ©ellement â les faits nus. La capacitĂ© Ă le faire est un signe de vĂ©ritable maturitĂ© bouddhiste.
Le principe de lâattention nue doit ĂȘtre appliquĂ© avec vigueur Ă la pensĂ©e quotidienne.
Les rĂ©sultats seront les suivants : une pensĂ©e plus claire et une vie plus saine, une rĂ©duction marquĂ©e de lâinfluence pernicieuse de la propagande et de la publicitĂ© dans les mĂ©dias, et une amĂ©lioration de nos relations interpersonnelles.
Un bouddhiste Ă©quilibrĂ© doit donc se faire sa propre opinion, se forger ses propres idĂ©es et arriver Ă ses propres conclusions pour affronter les difficultĂ©s de la vie selon les principes bouddhistes. Il ne doit pas ĂȘtre un lĂąche moral et intellectuel. Il doit ĂȘtre prĂȘt Ă faire cavalier seul, Ă suivre sa propre voie, indĂ©pendamment de ce que les autres pensent ou disent.
Bien sĂ»r, il prendra conseil â il nâest pas question dâinterfĂ©rer avec la libertĂ© de demander conseil Ă une personne plus expĂ©rimentĂ©e et mieux informĂ©e â mais la dĂ©cision doit ĂȘtre la sienne.
En voyant la relation entre le désir et la souffrance, nous devons maintenir un certain degré de détachement des choses du monde et, en outre, réguler notre vie en observant strictement les cinq préceptes.
Nous prĂ©servons ainsi le bien-ĂȘtre de toute notre personnalitĂ©, ici et dans lâau-delĂ , en vivant en harmonie avec les lois universelles qui rĂ©gissent notre vie mentale et morale. Le dĂ©veloppement du caractĂšre moral et Ă©thique (sila) est une condition prĂ©alable Ă la maĂźtrise de lâesprit et Ă lâobtention de la sagesse nĂ©cessaire pour atteindre Nibbana.
Le changement Ă©tant inhĂ©rent Ă la vie, les dĂ©ceptions et les catastrophes sont susceptibles de se produire, et lorsquâelles surviennent, nous devons les affronter avec sĂ©rĂ©nitĂ© et en y apportant une rĂ©ponse Ă©quilibrĂ©e. Câest la preuve dâune bonne comprĂ©hension, dâune vision claire du fait que tout se produit Ă cause de causes, que les effets correspondent Ă leurs causes et que nous sommes nous-mĂȘmes responsables de la gĂ©nĂ©ration des causes â si ce nâest dans la vie prĂ©sente, alors dans une vie passĂ©e.
De mĂȘme, nous devrions ĂȘtre capables de surmonter des craintes et des inquiĂ©tudes non fondĂ©es, irrationnelles et exagĂ©rĂ©es en obtenant un certain degrĂ© de contrĂŽle Ă©motionnel. Ainsi, les injustices apparentes de la vie, les griefs personnels et sociaux, les inadaptations Ă©motionnelles, etc. sont tous expliquĂ©s de maniĂšre complĂšte et rationnelle par les principes jumeaux de kamma et de renaissance.
Il y a une autre raison pour laquelle le bouddhiste conserve son comportement philosophique. Il tire sa force dâautres ressources invisibles â sa rĂ©serve dâactions saines, les qualitĂ©s de son caractĂšre, le bonheur dĂ©coulant de ses pratiques mĂ©ditatives, qui sont toutes indĂ©pendantes des choses matĂ©rielles. Ainsi, il est le propriĂ©taire dâun esprit de plus en plus autonome et autosuffisant. Il a appris la simplicitĂ© de la vie et des dĂ©sirs ; les choses matĂ©rielles sont maintenant devenues ses serviteurs et non plus son maĂźtre.
Il est libĂ©rĂ© de la tyrannie des choses extĂ©rieures. Il a rĂ©alisĂ© que si les choses vues sont temporaires et passagĂšres, lâinvisible est rĂ©el. En rĂ©sumĂ©, il possĂšde maintenant un esprit calme, contrĂŽlĂ© et satisfait.
Et le contentement, dit le Bouddha, est la plus grande richesse, lâune des quatre sources de bonheur :
« La santé est le gain le plus important. Le contentement est la plus grande richesse. Les fidÚles sont les meilleurs parents. Nibbana est la plus grande félicité » Dhammapada
Par la comprĂ©hension, il apprend ainsi Ă sâadapter aux nouvelles circonstances sans rancĆur ni amertume.
Si nous avons la saddha, la confiance dans le Bouddha-Dhamma basĂ©e sur la connaissance, nous devons agir en consĂ©quence. Tout vrai bouddhiste devrait constamment pratiquer les quatre grands efforts (la sixiĂšme Ă©tape de la voie), Ă savoir : surmonter et Ă©viter les Ă©tats dâesprit malsains, et stimuler et maintenir des Ă©tats dâesprit sains tels que les pensĂ©es de metta et de karuna. Ces Ă©tats ne protĂšgent pas seulement le praticien, mais aident Ă©galement les autres.
Nous devons prendre lâhabitude de nous demander si une pensĂ©e ou une action est honnĂȘte ou non, car lâhonnĂȘtetĂ© avec soi-mĂȘme est la seule voie sĂ»re vers la santĂ© mentale. En outre, nous devons consacrer quelques minutes chaque jour Ă la rĂ©flexion ou Ă la mĂ©ditation tranquille, Ă lâexamen des Ă©vĂ©nements de la journĂ©e et Ă la recherche de la distance qui nous sĂ©pare des principes essentiels des enseignements du MaĂźtre afin dâĂ©viter les dĂ©faillances futures.
Nous pourrions Ă©galement lire quotidiennement un passage des discours du Bouddha. Cette habitude utile nous permettrait dâoublier nos petits soucis et nos difficultĂ©s, de dĂ©velopper notre esprit et de mettre toute notre vie en perspective.
Ainsi, en tant que disciples laĂŻcs du Bouddha, nous grandissons dans tous les aspects du Dhamma, en façonnant toute notre personnalitĂ©, en instruisant lâintellect, en entraĂźnant les Ă©motions et en disciplinant la volontĂ© dans notre intĂ©rĂȘt et dans celui des autres.
En fin de compte, se connaĂźtre soi-mĂȘme, câest comprendre lâĂ©volution de sa personnalitĂ© de maniĂšre rĂ©elle et complĂšte, afin de distinguer clairement le rĂ©el de lâirrĂ©el. Ensuite, on vit chaque moment de sa vie en Ă©tant parfaitement conscient de chaque pensĂ©e, parole et acte. Une certaine connaissance de soi est cependant nĂ©cessaire, mĂȘme pour un laĂŻc bouddhiste ayant un objectif plus limitĂ© dans la vie : le progrĂšs personnel dans les affaires du monde, basĂ© sur le fondement de la Noble Octuple Sentier.
LâĂȘtre humain au sens bouddhiste est un flux dâesprit et de matiĂšre, composĂ© de cinq groupes de composants dont chacun est impermanent et changeant. Rien de durable ne peut ĂȘtre trouvĂ© en eux ou derriĂšre eux. Chaque conflit est alimentĂ© par le dĂ©sir et est capable de faire Ă la fois le bien et le mal. Vu sous un autre angle, un ĂȘtre humain est la somme totale de ses pensĂ©es et de ses actions dans cette vie et dans les vies antĂ©rieures.
Ă la naissance, nous apportons avec nous un hĂ©ritage dâinstincts, ainsi que dâautres qualitĂ©s telles que lâintelligence, le tempĂ©rament, un caractĂšre embryonnaire et un corps. Plus tard, de nombreux facteurs se combinent pour former notre caractĂšre actuel. Ce que nous faisons de ces facteurs est plus important que lâĂ©ducation et lâinstruction Ă la maison et Ă lâĂ©cole, et que les qualitĂ©s de notre hĂ©ritage kammique. Câest le caractĂšre qui en dĂ©cide.
Le caractĂšre nâest pas statique. Il change de jour en jour. Toute action volontaire lâaffecte en bien ou en mal ; lâesprit est responsable des actions. Le caractĂšre utilise lâintelligence, le tempĂ©rament et les instincts avec lesquels nous sommes nĂ©s. La force la plus forte qui façonne le caractĂšre dâune personne est son idĂ©al qui, dans le cas dâun bouddhiste, est lâidĂ©al arahant.
Un tel idéal coordonne nos pulsions guerriÚres, unifie notre personnalité et élimine le gaspillage et les conflits. Toute activité qui nous rapproche de cet idéal est habile, tandis que tout ce qui nous en éloigne est maladroit.
Un objectif digne de ce nom doit ĂȘtre atteint par des moyens dignes de ce nom.
Le plus sage est de dĂ©velopper davantage les points forts de son hĂ©ritage kammique et de faire face Ă ses faiblesses. Par ailleurs, si nous voulons ĂȘtre heureux, en sĂ©curitĂ© et rĂ©ussir dans la vie, nous devons compter sur nous-mĂȘmes et nous tenir responsables de nos actes â ou de notre inaction.
La loi bouddhiste du kamma nous enseigne non seulement que nous devons ĂȘtre responsables de nos actes, mais aussi que les rĂ©sultats (vipaka) des actes passĂ©s peuvent ĂȘtre annulĂ©s en partie ou en totalitĂ© par une action actuelle habile et Ă©nergique. Nous devons oublier le passĂ©, assumer la responsabilitĂ© de nos actions prĂ©sentes et dĂ©terminer de façonner notre vie comme nous le souhaitons selon les principes du Bouddha-Dhamma. De cette façon, nous pouvons affronter lâavenir avec confiance.
Pour le faire de maniĂšre rĂ©aliste, nous devons accepter le fait quâil y a des choses inaltĂ©rables dans la vie. Ainsi, les trois marques fondamentales de lâexistence conditionnĂ©e â lâimpermanence, la souffrance et le non-soi â ne peuvent ĂȘtre modifiĂ©es. La maladie et la dĂ©composition sont inĂ©vitables, et la mort est notre destin final. Le seul remĂšde est dâaccepter ces faits et dâapprendre Ă vivre avec eux, sans ronchonner ni sâinquiĂ©ter, et de consacrer notre temps et notre Ă©nergie limitĂ©s Ă des choses que nous pouvons changer et amĂ©liorer.
Il existe, par exemple, des traits de caractĂšre et des impulsions instinctives â tendances Ă lâacquisition, Ă lâagression, Ă lâaffirmation de soi, au sexe et Ă la peur â qui peuvent ĂȘtre contrĂŽlĂ©s et mĂȘme dĂ©racinĂ©s par un processus de comprĂ©hension, dâajustement et de sublimation.
Les Ă©lĂ©ments clĂ©s de ce processus sont le respect des cinq prĂ©ceptes et la pratique systĂ©matique de la pleine conscience. Pour utiliser la pleine conscience comme une clĂ© de lâamĂ©lioration de soi, il faut se voir comme le ferait un observateur impartial et noter mentalement : « Ce trait de caractĂšre est prĂ©sent en moi. Il fait partie de moi, mais il peut ĂȘtre modifiĂ©. Lâattitude raisonnable consiste Ă reconnaĂźtre ce qui peut ĂȘtre modifiĂ© et Ă remĂ©dier aux traits et habitudes malsains par la discipline et la formation.
En acceptant et en sâadaptant, on peut ĂȘtre amenĂ© Ă abandonner des idĂ©es, des habitudes et des modes de vie antĂ©rieurs, mais plus vite on le fait, plus efficacement cela conduira Ă notre bien-ĂȘtre et Ă notre bonheur.
En outre, pour utiliser au mieux nos pouvoirs et nos potentialitĂ©s, nous devrions Ă©tablir une Ă©valuation objective de toutes nos qualitĂ©s et capacitĂ©s par une auto-analyse et une auto-observation patientes. Une attention particuliĂšre doit ĂȘtre accordĂ©e aux qualitĂ©s Ă©motionnelles, car les Ă©motions sont gĂ©nĂ©ralement une force plus forte que lâintellect. Lâhomme est loin dâĂȘtre la crĂ©ature rationnelle quâil est censĂ© ĂȘtre.
Il agit souvent de maniĂšre tout Ă fait contraire Ă ses propres intĂ©rĂȘts rĂ©els. Ses dĂ©cisions rationnelles sont souvent subverties par des rafales de passion et dâĂ©motion, des caprices et des fantaisies passagĂšres, de lâapathie et de la paresse.
Se connaĂźtre soi-mĂȘme, câest donc comprendre quâil y a de la place pour le changement. Nous pouvons changer pour le bien par une action dĂ©libĂ©rĂ©e, en utilisant la matiĂšre premiĂšre de notre dotation kammique basĂ©e sur un idĂ©al. Cela signifie que lâon doit dĂ©velopper une philosophie de la vie, et une telle philosophie prĂ©suppose un but qui, pour un bouddhiste, est la croissance dans le Dhamma.
Le Bouddha-Dhamma, ou bouddhisme, peut ĂȘtre liĂ© aux autres religions de nombreuses façons. Ici, seuls quelques points de comparaison principaux seront esquissĂ©s.
Le bouddhisme est un systĂšme graduĂ© de formation morale et mentale dont le but est le Nibbana, le plus grand bonheur. Il est fondĂ© sur le principe de causalitĂ©, la loi de cause Ă effet dans le domaine moral, câest-Ă -dire dans le domaine du comportement humain. Câest avant tout un chemin de libĂ©ration de la souffrance, un but Ă atteindre en cultivant le noble octuple chemin dans ses trois Ă©tapes de moralitĂ©, de concentration et de sagesse (sila, samadhi, pañña).
La religion dĂ©finit les lignes de conduite gĂ©nĂ©rales par lesquelles une personne va vivre sa vie quotidienne ; elle fixe des rĂšgles dans des domaines tels que le respect de la vie dâautrui, les alcools enivrants, le mariage, le divorce et les moyens de subsistance. Pour le croyant, elle colore ainsi toute son attitude Ă lâĂ©gard de questions telles que la naissance, le sexe, les limites familiales, la mort et lâau-delĂ .
La transgression du code religieux entraĂźne des sentiments de culpabilitĂ©, de sorte que la religion que lâon suit a une influence profonde, façonnant toute la vision de la vie ainsi que les attitudes de chacun, quâelles soient saines ou malsaines.
Dans ce contexte, nous pouvons maintenant voir comment le Bouddha-Dhamma est lié aux autres religions.
Comme indiquĂ© prĂ©cĂ©demment, la voie bouddhiste vers Nibbana est la noble voie octuple. La question se pose alors de savoir si lâarahantship â la saintetĂ© parfaite â ou le Nibbana est possible en dehors de cette voie.
La réponse du Bouddha à la question de Subhadda, juste avant sa mort, clarifie notre problÚme : « Dans tout enseignement, Î Subhadda, il existe la Noble Octuple Voie, il y a le premier saint (sotapanna), il y a le deuxiÚme saint (sakadagami), il y a le troisiÚme saint (anagami), il y a le quatriÚme saint (arahant). Un arahant est un saint parfait. Comme la noble voie octuple ne se trouve que dans le bouddhisme, selon les propres termes du Bouddha, « les autres enseignements sont vides de vrais saints ».
Ils se trompent donc en disant que tous les chemins spirituels mĂšnent au mĂȘme sommet et que la vue du sommet est identique pour tous. La raison en est simple : le
Bouddha voyait la vraie nature des choses clairement et complĂštement avec sa propre intuition supramundienne indĂ©pendante â son illumination parfaite â et son enseignement est donc le reflet exact de la rĂ©alitĂ©, alors que dâautres enseignants religieux nâavaient quâune vision imparfaite de la rĂ©alitĂ©, avec des yeux obscurcis par diverses formes et degrĂ©s dâignorance (avijja).
Cela ne signifie pas pour autant que le bouddhisme soit intolĂ©rant envers les autres religions. Ni le Bouddha ni ses disciples nâont jamais imposĂ© leur systĂšme de pensĂ©e ou leur mode de vie Ă quiconque ne lâaccepterait pas de son plein grĂ©. Lâacceptation Ă©tait une affaire purement volontaire.
MĂȘme si elle Ă©tait acceptĂ©e, il est de la responsabilitĂ© de chacun de dĂ©terminer la part quâil doit pratiquer. Mais quelles que soient les inclinations personnelles de chacun, les lois morales universelles fonctionnent objectivement â lâaction Ă©tant suivie dâune rĂ©action appropriĂ©e, les actes de leurs fruits. Le Bouddha ne fait que rĂ©vĂ©ler les lois de la vie, et plus nous les suivons fidĂšlement, mieux câest pour nous, car alors nous agissons selon le Dhamma.
Cette politique pacifique de non-compulsion et de tolĂ©rance, caractĂ©ristique de lâenseignement du MaĂźtre, naĂźt en partie de la compassion et en partie de la comprĂ©hension de la nature humaine et de la nature de la vĂ©ritĂ©. Si la vision de certains est obscurcie quant aux mĂ©rites de lâenseignement, il est de son devoir de les aider Ă voir.
Mais il faut sâarrĂȘter lĂ : il ne faut pas contraindre les autres ou persĂ©cuter ceux qui refusent dâaccepter ses propres croyances. La sagesse, la capacitĂ© de voir les choses telles quâelles sont vraiment, ne peut pas ĂȘtre imposĂ©e aux autres de lâextĂ©rieur. Elle doit naĂźtre de lâintĂ©rieur de lâindividu, de la sensibilitĂ© et du raffinement de la nature humaine qui se dĂ©veloppent.
Cela prend du temps. Ă une pĂ©riode donnĂ©e, seuls quelques ĂȘtres seront capables dâapprĂ©cier, de comprendre et de rĂ©aliser vĂ©ritablement lâenseignement du Bouddha, car les capacitĂ©s intellectuelles, morales et spirituelles des ĂȘtres humains varient considĂ©rablement. Les conversions non Ă©thiques sont donc inconnues dans le bouddhisme.
La tolĂ©rance bouddhiste ne doit cependant pas ĂȘtre synonyme dâapathie et dâindiffĂ©rence. Ce serait une mauvaise interprĂ©tation de ce terme. Lorsque des dĂ©clarations erronĂ©es sur le bouddhisme ont Ă©tĂ© faites par des personnes Ă lâĂ©poque du Bouddha, le MaĂźtre a bien voulu les corriger.
Il a mĂȘme expulsĂ© son cousin Devadatta de la Sangha lorsque lâoccasion lâexigeait pour prĂ©server la puretĂ© de la Doctrine et lâunitĂ© de la Sangha. Pourtant, le Bouddha Ă©tait lâexemple parfait de tolĂ©rance et de compassion. De mĂȘme, les moines et les laĂŻcs doivent toujours ĂȘtre vigilants et doivent imiter le Bouddha. Sinon, leur cas serait classĂ© par dĂ©faut, ce dont ils sont les seuls responsables.
Aujourdâhui, diverses propositions sont faites pour crĂ©er un systĂšme de religion global, lâidĂ©e Ă©tant simplement dâabsorber toutes les autres religions dans la sienne.
Cependant, une conscience religieuse universelle ne pourra jamais ĂȘtre crĂ©Ă©e car :
les diverses religions ont des conceptions fondamentalement différentes de la réalité
le concept et le contenu de la vie bonne varient entre les diffĂ©rentes religions â la bonne signifie une chose pour un bouddhiste, et une autre pour un chrĂ©tien, et encore une autre pour un musulman
aucun adhĂ©rent dâune religion ne veut que sa religion soit absorbĂ©e par un autre corps.
Nâest-il pas profondĂ©ment ancrĂ© dans la nature humaine de croire quâaucune autre religion dans le monde ne se compare Ă la sienne ?
Si lâon prend le bouddhisme spĂ©cifiquement â et en dĂ©tail â il est unique, une chose Ă part de toutes les autres religions dans le monde.
Il enseigne la formule du surgissement conditionnĂ© (paticca-samuppada) et son renversement par lâeffort humain ; le dĂ©sir en tant que crĂ©ateur de la vie au lieu dâun Dieu crĂ©ateur ; un devenir (bhava) sans soi (atta) ; lâĂ©volution personnelle selon la qualitĂ© de ses propres actes (kamma) ; un ordre moral impersonnel (kamma-niyama) avec des valeurs morales et une responsabilitĂ© morale ; le libre arbitre, dans des limites, et donc la possibilitĂ© dâune bonne vie ; la survie aprĂšs la mort par la continuitĂ© du flux de vie individuel sans transmigration dâune Ăąme individuelle, immuable, immortelle ; et une rĂ©alitĂ© transcendantale (Nibbana), rĂ©alisable ici et maintenant uniquement par son propre effort. Il existe donc des diffĂ©rences majeures et insurmontables entre le bouddhisme et les autres religions et philosophies spirituelles du monde. La tentative de trouver un dĂ©nominateur commun dans lâinhabituel, ou dâadapter le Dhamma afin quâil ne se diffĂ©rencie pas des autres religions, doit nĂ©cessairement Ă©chouer.
Elle ne pourra aboutir quâĂ lâavilissement du Dhamma Bouddha ou Ă son extinction totale par absorption indolore.
LâidĂ©e dâune religion universelle est Ă la fois irrĂ©aliste et impraticable, un simple mirage et une illusion oisive.
En revanche, il y a plus de 2500 ans, le Bouddha a proposĂ© une autre façon de relier les religions entre elles, basĂ©e sur le respect mutuel tout en maintenant lâidentitĂ© distincte de chaque religion. Pour pratiquer cette mĂ©thode, il nâest pas nĂ©cessaire de devenir bouddhiste. Elle est Ă©galement trĂšs pratique, efficace, et ne fait appel Ă aucune violence ou offense Ă quiconque.
Il sâagit simplement de cultiver rĂ©guliĂšrement quatre attitudes sociales et Ă©thiques de base :
metta â un sentiment amical dâamour bienveillant envers tous les ĂȘtres dans toutes les situations, indĂ©pendamment de leur race, de leur croyance ou de leur caste
karuna â la compassion pour tous ceux qui souffrent, et de prendre des mesures pratiques chaque fois que possible pour Ă©liminer ou allĂ©ger ces souffrances
mudita â la joie altruiste, ĂȘtre heureux dans le bonheur des autres, dans leur prospĂ©ritĂ© et leur succĂšs, contrecarrant ainsi les sentiments de jalousie et de rivalitĂ© malsaine entre les individus et les groupes
upekkha â lâĂ©quanimitĂ©, le maintien dâun esprit Ă©quilibrĂ© face aux hauts et aux bas inhĂ©rents Ă la vie. En pratiquant ces vertus quotidiennement, un chrĂ©tien devient un meilleur chrĂ©tien, un hindou un meilleur hindou, un musulman un meilleur musulman.
Toutes ces qualitĂ©s vĂ©hiculent un message universel qui fait des pratiquants des ĂȘtres humains universels.
Câest certainement lâuniversalisme religieux par excellence.
Câest la façon la plus satisfaisante de vivre en harmonie avec ses semblables, hommes et femmes, de toutes les confessions, en favorisant la bonne volontĂ© interreligieuse et en Ă©vitant les conflits religieux. En poursuivant cette politique depuis plus de 2500 ans, le bouddhisme nâa connu aucune guerre de religion. Câest Ă©galement la meilleure mĂ©thode pour relier lâenseignement du Bouddha aux autres religions.
Le bouddhisme est unique â une chose Ă part de toutes les autres religions du monde. Tout en conservant Ă tout moment son identitĂ© distincte, il devrait coexister pacifiquement avec les autres religions, en suivant une politique de « vivre et laisser vivre ».
Une telle politique a portĂ© ses fruits dans le passĂ© et continuera Ă le faire Ă lâavenir. Les moines et les laĂŻcs du Sri Lanka devraient sâen souvenir, pour le bien des Sasana et le bien-ĂȘtre du pays.
En outre, chaque bouddhiste devrait :
Vivre sa vie quotidienne conformĂ©ment Ă lâenseignement du maĂźtre en observant les cinq prĂ©ceptes, montrant ainsi Ă tous que le Bouddha-Dhamma vit encore et rĂ©git sa vie au quotidien
Ne soutenir que les véritables bhikkhus qui respectent les rÚgles de discipline (Vinaya) pour assurer la pureté de la Sangha
Donner avec discrimination aux causes bouddhistes et aux projets humanitaires, comme lâa mis en garde le Bouddha â aux plus mĂ©ritants les choses les plus nĂ©cessaires, car les fonds sont limitĂ©s
Aider Ă faire connaĂźtre Ă lâĂ©tranger son message de sagesse et de compassion.
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]]>Le bouddhisme et lâhindouisme ont un passĂ© commun, et sâil existe de nombreuses croyances similaires entre les deux religions, il y a tout autant de diffĂ©rences entre les religions bouddhiste et hindoue.
Le bouddhisme et lâhindouisme croient tous deux en un cycle de renaissances sans fin, connu sous le nom de samsara. Ils cherchent Ă©galement tous deux Ă se libĂ©rer de ce cycle de renaissances.
Les hindous croient en une Ăąme Ă©ternelle (atman) qui se rĂ©incarne de maniĂšre plus ou moins intacte de naissance en naissance. Par la pratique spirituelle, les hindous cherchent Ă se libĂ©rer (moksha, Ă©galement connu sous le nom de libĂ©ration) afin que lâĂąme puisse se joindre Ă la Force divine universelle (Brahman, souvent simplement traduit par Dieu).
Le Bouddha, cependant, enseignait quâil nây avait pas dâĂąme constante, mais un ensemble de sentiments, de perceptions, de sens et dâautres Ă©lĂ©ments intangibles qui constituaient tous les ĂȘtres vivants. Le concept de lâabsence dâune Ăąme constante est connu sous le nom dâanatta.
Ainsi, pour les bouddhistes, le but ultime est quelque chose de plus abstrait : mettre fin Ă la souffrance en Ă©chappant au cycle des renaissances, et entrer dans un Ă©tat de Nirvana. Il est souvent faux de traduire Nirvana par « Paradis » ou « Ciel », car le Nirvana lui-mĂȘme est un concept abstrait. Lâun des sens est « cool », ce qui implique que lâon est loin des feux du dĂ©sir et de Kilesa (souillure).
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Lâhindouisme, qui compte des milliers de dieux et de dĂ©esses, est en fait pour la plupart une religion monothĂ©iste. Chaque dieu est considĂ©rĂ© comme une manifestation de lâunique Dieu suprĂȘme.
Dans lâhindouisme, chaque famille sera consacrĂ©e Ă une divinitĂ© particuliĂšre. La plupart des hindous pratiquent la dĂ©votion (bhakti) Ă une forme du Seigneur Vishnu ou du Seigneur Shiva. Ils considĂšrent cela comme une partie essentielle de la pratique religieuse.
Le Bouddha, dâautre part, a enseignĂ© que nous ne devons pas nous prĂ©occuper du culte ou de la dĂ©votion Ă un Dieu particulier. Le Bouddha nâa pas niĂ© lâexistence dâun Dieu suprĂȘme : il a simplement dit que nous sommes responsables de notre propre illumination, et non de croire quâun ĂȘtre suprĂȘme pourrait nous aider.
Le Bouddha a bien dĂ©crĂ©tĂ© la pratique des sacrifices dâanimaux dans des actes de dĂ©votion aux dieux et dĂ©esses qui Ă©taient monnaie courante. Finalement, cette croyance dans le caractĂšre sacrĂ© de toute vie sâest Ă©tendue Ă lâhindouisme, et le sacrifice dâanimaux est devenu lâexception plutĂŽt que la norme. En fait, lâimpact du Bouddha sur lâhindouisme a Ă©tĂ© si fort que les disciples de Vishnu croient que le Bouddha Ă©tait lâun des avatars de Vishnu (un ĂȘtre qui aide lâhumanitĂ© dans les moments de dĂ©tresse). Les bouddhistes ne partagent pas cette croyance.
Le bouddhisme et lâhindouisme croient tous deux au concept de karma, qui affirme que nos actions passĂ©es affectent nos Ă©tats de vie prĂ©sents et futurs. On peut faire le mal dans cette vie et renaĂźtre en tant que ver dans la prochaine vie. De mĂȘme, les afflictions dans cette vie sont souvent expliquĂ©es comme les effets du karma dâune vie antĂ©rieure (ou de mĂ©faits commis plus tĂŽt dans cette vie).
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Le mot Dharma est commun aux religions bouddhiste et hindoue. Les bouddhistes utilisent gĂ©nĂ©ralement le mot Dharma pour faire rĂ©fĂ©rence aux enseignements collectifs du Bouddha, et le Bouddha a utilisĂ© le mot Dharma pour signifier approximativement « comment lâunivers fonctionne ».
Le concept hindou de Dharma peut ĂȘtre considĂ©rĂ© comme Ă©tant « le rĂŽle dâun individu dans lâunivers », ce qui inclut non seulement lâaccomplissement dâactes religieux, mais aussi la maniĂšre dont les individus agissent en sociĂ©tĂ© et la maniĂšre dont ils assument leurs responsabilitĂ©s familiales.
Dans la sociĂ©tĂ© hindoue, le dharma dâune personne peut varier en fonction de sa caste et de lâĂ©tape de sa vie Ă laquelle elle se trouve. Un homme ĂągĂ© dâune caste supĂ©rieure peut avoir un dharma diffĂ©rent de celui dâun jeune homme dâune caste infĂ©rieure.
Le concept hindou du Dharma Ă©tait Ă lâorigine Ă©galement destinĂ© Ă expliquer le fonctionnement de lâunivers, de sorte quâil nây avait pas de rĂ©elle contradiction entre eux.
Dans lâhindouisme, aucune Ăąme constante nâest mentionnĂ©e, du moins Ă lâorigine. Tout ce qui existait Ă©tait une Ăąme qui devenait une partie de lâĂ©nergie lorsquâelle mourait et formait ensuite lâĂ©nergie ; une autre version de cette Ăąme naissait Ă nouveau, mais les deux Ăąmes ne sont pas les mĂȘmes.
Au lieu de cela, la nouvelle Ăąme ou le nouveau vaisseau a simplement, comme le dit le Bouddha, des sentiments, des perceptions et des sens. Mais on pourrait argumenter quâils sont identiques puisque les deux Ăąmes sont crĂ©Ă©es Ă partir de lâĂ©nergie et quâelles vont gagner en faisant partie de lâĂ©nergie. Comme les VĂ©das Ă©taient censĂ©s ĂȘtre scientifiques et non religieux, ils ont dit, des milliers dâannĂ©es avant la science moderne, que toutes les choses viennent de lâĂ©nergie et que lorsquâelles meurent, elles redeviennent une partie de lâĂ©nergie. Par consĂ©quent, lâĂȘtre suprĂȘme nâest pas un vĂ©ritable ĂȘtre
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Le bouddhisme et lâhindouisme croient tous deux fermement au dĂ©veloppement de la conscience et de la concentration mentale dans la quĂȘte spirituelle. Dans le bouddhisme, la mĂ©ditation est presque omniprĂ©sente, la mĂ©ditation de la perspicacitĂ© (Vipassana) Ă©tant la forme de mĂ©ditation la plus importante. Les moines bouddhistes sont censĂ©s passer des heures chaque jour Ă mĂ©diter, tandis que les laĂŻcs sont censĂ©s pratiquer rĂ©guliĂšrement et sont libres dâassister Ă des sĂ©ances de mĂ©ditation dans les temples locaux. Les Ă©coles de bouddhisme Mahayana mettent Ă©galement lâaccent sur la mĂ©ditation Metta (compassion).
Dans lâhindouisme, le yoga est plus quâune sĂ©rie de postures Ă tenir comme une forme dâexercice. Le yoga (qui signifie littĂ©ralement « joug », câest-Ă -dire ĂȘtre mis sous le joug de Dieu) se compose de huit pratiques diffĂ©rentes :
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]]>TrĂšs prĂ©sente en Asie, la religion bouddhiste ne fait pas exception au Japon oĂč elle est Ă©galement trĂšs populaire. VoilĂ dĂ©jĂ plus dâun millĂ©naire quâelle y a Ă©tĂ© importĂ© de CorĂ©e et encore aujourdâhui elle compte une grande majoritĂ© dâadeptes parmi la population nippone. Son histoire et son Ă©volution sont assurĂ©ment trĂšs intĂ©ressantes Ă Ă©tudier et câest pourquoi nous vous proposons de la passer en revue aujourdâhui Ă travers trois grands axes : ses origines, son Ă©volution Ă travers les siĂšcles ainsi que son influence sur le pays du Soleil levant.
Le bouddhisme est une religion qui a officiellement Ă©tĂ© introduite au Japon par la CorĂ©e du Sud (anciennement Baekje) en 552 par le roi Seong. Il se charga dâenvoyer des Ă©missaires voir lâempereur Kinmei (509-571), le vingt-neuviĂšme empereur du Japon, pour lui prĂ©senter cette religion nouvelle avec des images de Bouddha, des sutras mais aussi de nombreuses statues en bois, en pierre, en bronze mais aussi en porcelaine. Parmi ces statues on retrouvait notamment des reprĂ©sentations :
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Cependant, il ne sâagit pas lĂ du premier contact entre le pays du Soleil levant et la religion bouddhiste. Certains japonais avaient dĂ©jĂ pris connaissance du bouddhisme en Chine sous lâimpulsion des routes commerciales de la soie qui reliaient ces deux pays entre eux. Effectivement, la prĂ©sence du bouddhisme en Chine est lui plus vieux encore puisquâil date du premier siĂšcle de notre Ăšre.
TrĂšs rapidement aprĂšs la dĂ©couverte du bouddhisme par lâempereur Kinmei en 552, des temples bouddhistes commencĂšrent Ă ĂȘtre Ă©rigĂ©s au Japon et la religion commença Ă sâintroduire dans les mĆurs partout sur lâarchipel.
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Pour cause, le bouddhisme a Ă©tĂ© introduit par le haut de la pyramide sociale et non par le bas. Câest pourquoi sous lâapprobation de lâempereur de nombreux clans puissants commencĂšrent eux aussi Ă embrasser cette nouvelle religion. Leurs disciples firent alors de mĂȘme et câest pourquoi en seulement deux siĂšcles le bouddhisme se rĂ©pandit partout sur le territoire.
Ă titre dâexemple, en 627, soit seulement 75 ans aprĂšs lâarrivĂ©e du bouddhisme au Japon, cinquante temples bouddhistes Ă©taient alors dĂ©jĂ construits sur le territoire nippon et plusieurs Ă©coles crĂ©Ă©es. Contrairement Ă ce quâon pourrait croire, ces temples nâavaient pas uniquement un but religieux mais bien Ă©ducatif et servait donc aussi bien Ă instruire les fidĂšles.
Deux autres puissantes figures de lâĂ©poque contribuĂšrent Ă©galement Ă faire croĂźtre le bouddhisme au Japon, le prince ShotĂ»ku-taishi et lâempereur Shomu. Le premier fit construire de nombreux temples et le deuxiĂšme fit, au VIIIĂšme siĂšcle, du bouddhisme la religion dâĂ©tat du Japon. Cependant, ce nâest pas pour autant que le bouddhisme Ă©clipsa le shintoĂŻsme, la religion mĂšre du Japon. Au contraire, elles cohabitĂšrent ensemble et se complĂ©tĂšrent au cours des Ă©poques.
Les temples bouddhistes devinrent alors rapidement trĂšs puissants et trĂšs influents sur le territoire et de nombreuses Ă©coles bouddhistes virent le jour. Alors que certaines naissaient, dâautres disparaissĂšrent, mais toujours le bouddhisme resta une religion trĂšs prĂ©sente sur le territoire et ce, Ă travers toutes les couches sociales.
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De nombreuses Ă©coles ont donc disparues mais six perdurent encore aujourdâhui :
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Bien que les chiffres indiquent que prÚs de 80% de la population japonaise est bouddhiste, la réalité est que la religion bouddhiste semble se perdre peu à peu au Japon. Seul les rites funéraires sont encore pratiqués et les traditions ancestrales se veulent de mois en présente dans cette société moderne et technologique.
Bien que shintoĂŻsme et bouddhisme cohabitent pacifiquement depuis des siĂšcles sur le territoire japonais, cela nâa pas empĂȘchĂ© le bouddhisme dâavoir tout de mĂȘme une Ă©norme influence sur le Japon. Que ce soit dans ses traditions, ses arts ou mĂȘme ses croyances le bouddhisme a largement contribuĂ© Ă façonner le Japon que nous connaissons aujourdâhui.
Avant mĂȘme que le bouddhisme soit adoptĂ© au Japon, le peuple japonais accordait une trĂšs grande importance Ă la nature pour qui il vouait un profond respect. Cela lui vient assurĂ©ment de la religion shintoĂŻste qui est avant tout une religion animiste. Cependant, le bouddhisme apporta de nouvelles maniĂšres de satisfaire son amour pour la nature. Ă titre dâexemple les jardins zen ou lâikebana.
Dans la religion bouddhiste, les jardins zen sont censĂ©s reflĂ©ter le paradis dâAmida Butsu (Bouddha). Encore aujourdâhui ils inspirent et influent les paysagistes du monde entier pour lâatmosphĂšre calme et reposante quâils arrivent Ă dĂ©gager. Autre exemple, lâikebana. Pour ceux qui ne connaissent pas lâikebana est un art floral Ă part entiĂšre qui constitue une des voies du zen. On y retrouve de magnifiques compositions florales en tout genre dotĂ© dâune symbolique trĂšs puissante. Cet art lui aussi est donc fortement influencĂ© par la religions bouddhiste. Dans chacune des compositions on retrouve en effet trois composants (rarement deux) majeurs qui symbolisent :
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Toute composition est alors considĂ©rĂ©e comme une offrande Ă Bouddha. On retrouve encore aujourdâhui de trĂšs nombreuses compositions conçues dans diffĂ©rents vases ikebana. Pour les plus intĂ©ressĂ©s, vous pourrez Ă Kyoto visitĂ© le musĂ©e de lâikebana.
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